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132 LES FRÈRES KARAMAZOV.

Il suffoquait, il n'attendait pas Grouschegnka, et la pensée qu'elle pouvait être chez lui l'affolait.

— Mais vous savez vous-même qu'elle n'est pas venue !

— Peut-être aura-t-elle pris l'autre entrée...

— Mais l'autre entrée est fermée , et vous avez la clef 1 Tout à coup, Dmitri apparut de nouveau. H avait trouvé

l'autre entrée fermée; la clef était, en effet, dans la poche de F^édor Pavlovitch. Toutes les fenêtres aussi étaient closes; nulle entrée donc par où Grouschegnka eût pu pénétrer.

— Arrête-le 1 glapit Fédor Pavlovitch. Il a volé mon argent dans ma chambre à coucher.

Et, s'arrachant des bras d'Ivan, il se jeta sur Dmitri. Mais celui-ci leva les mains et, saisissant le vieillard par le peu de cheveux qui lui restaient , le lira violemment, le jeta par terre et lui asséna en plein visage trois coups de botte. Le vieillard gémit. Ivan Fédorovitch saisit Dmitri par derrière et le souleva du sol. Alioscha l'aidait de toutes ses forces.

— Fou ! Mais tu l'as tué !

— Tant mieux ! et si ce n'est pas encore fait , je re- viendrai.

— Dmitri, sors d'ici 1 cria impérieusement Alioscha.

— Alexey, je ne croirai que toi 1 Est-elle ici? Je l'ai vue se faufiler dans la ruelle, je l'ai appelée, elle s'est sauvée.

— Je te jure qu'elle n'est pas venue ici et que personne ne l'attendait.

— Mais je l'ai vue! Donc elle... Je veux savoir tout de suite où elle est. Adieu, Alioscha. Pas un mot à Ésope à propos de l'argent; va chez Katherina Ivanovna, et dis-lui :

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