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que vous m’excuserez... Vous voyez que je suis un peu troublé. »

C’est alors seulement que le jeune homme en pardessus remarqua que le monsieur en pelisse était, en effet, quelque peu troublé. Son visage contracté était assez pâle ; sa voix tremblait, ses pensées visiblement s’embrouillaient ; les mots ne lui venaient pas, et on voyait qu’il lui était prodigieusement pénible de se plier à la nécessité d’adresser sa très humble demande, peut-être à un inférieur, mais qu’il lui fallait absolument l’adresser à quelqu’un. Car cette demande était en tout cas déplacée, inconvenante, bizarre de la part d’un homme portant une si superbe pelisse, un si bel habit vert sombre si richement orné. Tout cela, on le voyait, troublait le monsieur en pelisse. Cependant, n’y tenant plus. il résolut de vaincre son émotion et de clore le plus dignement possible la scène désagréable que lui-même avait provoquée.

« Excusez-moi, je suis un peu troublé... Mais, il est vrai que vous ne me connaissez pas... Excusez-moi, de vous avoir dérangé... J’ai réfléchi... »

Ici, par politesse, il souleva son chapeau et s’éloigna.

« Bien, Monsieur... »

L’homme en pelisse disparut dans les té-