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JOURNAL D’UN ÉCRIVAIN

Pirogoff. On remarque de plus en plus dans notre population féminine une réelle franchise, de la persévérance, un sentiment vrai de l’honneur, un goût louable pour la recherche de la vérité, sans oublier un fréquent besoin de se sacrifier. Les femmes russes, d’ailleurs, se sont toujours plus distinguées en cela que les hommes. Elles ont, de tout temps, témoigné d’une plus grande horreur pour le mensonge que leurs frères et leurs maris ; et beaucoup d’entre elles ne mentent jamais. La femme est chez nous plus persévérante, plus patiente dans sa tâche ; elle aspire plus sérieusement que l’homme à faire son œuvre et à la faire pour l’amour de l’œuvre elle-même, et non plus seulement pour paraître. Nous pouvons, il me semble, attendre un grand secours d’elle.