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Il en est de même avec Korovkine : il n’a pas pu supporter cette honte… Mais allons donc auprès de Foma ! Voilà trop longtemps que nous sommes ici ; il pourrait se sentir blessé de notre ingratitude, de notre manque d’attentions… Allons ! Ah ! Korovkine ! Korovkine !


Mon récit est terminé. Les amants sont réunis et le génie de la Bonté s’est définitivement établi dans la maison, sous les apparences de Foma Fomitch. Nous pourrions nous livrer à de nombreux commentaires, mais ne sont-ils pas dès à présent superflus ? Tel est, du moins, mon avis.

Je suppléerai à ces commentaires par quelques mots sur le sort de mes héros, car on sait qu’un roman ne saurait finir autrement ; c’est formellement interdit par la tradition.

On unit les heureux époux quelque six semaines après les événements que je viens de rapporter. Tout se passa en famille, sans bruit, sans grand apparat, sans innombrables invités. J’étais le garçon d’honneur de Nastenka ; Mizintchikov était celui de mon oncle. Il y avait bien quelques invités, mais le principal personnage de la cérémonie fut naturellement Foma Fomitch. Il advint bien qu’on l’oublia une fois en versant le champagne. Ce fut