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vous paraître assez ridicule. Ne vous moquez pas de moi, je vous en prie ! Je ne sais même pas ce que je dis… et… c’est la faute de mes maudits vingt-deux ans !

— Oh ! mais qu’est-ce que cela peut faire ?

— Cela fait que celui qui n’a que vingt-deux ans porte cet âge écrit sur le front. C’est ainsi que je l’ai proclamé en arrivant, quand je fis ce joli bond au milieu de la salle, c’est ainsi que je le marque encore par mon attitude en ce moment. Maudit âge !

— Non, non, dit Nastenka, en se retenant de rire, je suis persuadée que vous êtes bon, gentil, intelligent, et je vous jure que je parle franchement. Seulement, vous avez trop d’amour-propre. On s’en corrige.

— Il me semble que j’ai autant d’amour-propre qu’il faut en avoir !

— Que non ! Ainsi, tantôt, cette honte que vous avez éprouvée pour un faux-pas !… Et de quel droit tourniez-vous en ridicule ce bon, ce généreux oncle qui vous a fait tant de bien ? Pourquoi vouliez-vous rejeter sur lui le ridicule qui vous écrasait ? C’était mal, cela, c’était vilain ! Cela ne vous fait pas honneur et je vous avoue que vous me fûtes odieux à ce moment-là. Attrape !