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VENGEANCE FATALE

— Dans tous les cas, tu n’as pas besoin de craindre quoi que ce soit de moi pour ton indiscrétion, la première chose importante à faire c’est d’organiser notre défense ; comme il n’y a pas un moment à perdre, il faut donc commencer sans retard.

— Bien ! Très bien !

On voit que les menaces de Darcy à Puivert avaient eu un effet immédiat ; ce dernier était devenu doux comme un agneau.

— Ne crois-tu pas ? demanda Darcy, que nous ne suffirons pas à deux à lutter contre Hervart, car enfin que de précautions à prendre chez des personnes accusées d’un crime aussi odieux. Un troisième associé qui serait en même temps robuste, courageux et rusé pourrait nous être utile.

— Je pourrais peut-être trouver l’homme que vous cherchez.

— Comment le nommes-tu ?

— Edmond Marceau.

— Celui-là même qui t’a volé tes trois cents dollars ?

— Celui-là même.

— En effet il me parait assez rusé, beaucoup plus que toi je pourrais dire, qu’en penses-tu ?

— Je ne vous contredirai point.

— Ce garçon, je veux bien le croire, peut nous être d’une grande utilité.

— Il n’y a aucun doute de cela, pourvu qu’il soit bien payé.

— S’il n’y a pas d’autre difficulté que celle-là, je me charge de le satisfaire. Je serais d’avis même d’aller le trouver cette nuit ; tu avais raison quand tu disais qu’il n’y avait pas de temps à perdre pour nous, nous