III
LES NOUVEAUX ALLIÉS
On a vu plus haut qu’Hortense n’était demeurée que quelques instants, dans le boudoir, avec Darcy. Dès que celui-ci fut redevenu seul, l’inquiétude qu’il avait essayé jusque-là de cacher par tous les moyens perça malgré lui sur toute sa figure. Elle fut bientôt suivie d’une colère furieuse qui s’exala en imprécations furibondes contre Hortense. Abattu par la lassitude, mais dans un état trop nerveux pour se livrer au sommeil, il s’assit enfin sur un canapé et se prit à réfléchir. Il était depuis longtemps dans cette posture, lorsqu’il entendit frapper à la porte de la maison. Il alla ouvrir, mais seulement après s’être muni d’un révolver ; il en était venu à craindre les moindres dangers, tant ses pensées, depuis une heure, devenaient de plus en plus inégales.
Il entrouvrit la porte faiblement, mais le fermier — car c’était lui — avait hâte d’entrer. Il ouvrit donc la porte toute grande et sans reconnaître Darcy. « Votre maître est-il ici, lui demanda-t-il ? Allez le prévenir que je veux le voir et nommez-moi. »
— Qu’as-tu donc, mon cher Puivert ? fit Darcy, dont tout le sang froid était revenu devant la contenance exagérée de son serviteur, ne me reconnaîtrais-tu par hasard ? Viens dans mon cabinet ; tu pourras m’y raconter avec calme si tu as souffert de quelqu’accident depuis que je t’ai quitté.
Puivert reconnut Darcy immédiatement.