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« On comprendra mieux alors où est le devoir. L’approbation du grand public, celle de la presse, montreront qu’on ne peut laisser dans l’ombre et dans l’oubli l’admirable parole d’un bon et loyal Français. »

Il sera fait ainsi.

Francis Laur.



Voulet-Chanoine. — L’enquête
sur place




Pourquoi je publie les résultats de l’enquête


L’intention du commandant est de faire une enquête officielle sur place, avec interrogatoires et reconstitution des faits (grâce au personnel encore présent et ayant assisté aux événements) sur l’affaire Voulet-Chanoine.

Quoi qu’il m’en coûte de jeter sur ce drame une lumière nouvelle et complète, il me semble que c’est mon devoir, mon pénible devoir de Français.

En effet, si je n’avais pas vu, entendu, touché, vécu, tout vécu, en écrivant les dépositions des témoins ; si je n’avais pas pris, enfin, de mes mains, le corps rongé du pauvre colonel Klobb et si je ne l’avais pas enseveli deux fois, je ne me croirais pas autorisé à parler de ces choses.

Il ne suffit pas de jeter un voile sur un chapitre de l’histoire de l’Armée pour l’effacer à jamais. Il vaut mieux, par amour pour elle, faire la lumière, quelque cruelle qu’elle soit et inspirer éternellement aux générations l’horreur du plus grand crime que l’on puisse commettre : le crime de lèse-patrie à l’étranger.

Et puis, des versions plus ou moins exactes ont circulé. Il est indispensable, à mon avis, de rétablir la vérité.

Je me serais tu, cependant, si, me fiant à mes propres inspirations, ne pouvant apprécier les faits que par moi-même, je n’avais pu faire qu’un récit personnel.

Mais, durant l’enquête, le commandant Lamy, ne sachant pas ce que l’expédition pouvait