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Quand je fus mandé chez le vieux roi de Thespies,
Dont l’âge grand faisait les forces assoupies,
Afin d’aller combattre un terrible lion
Qui dévorait tous les troupeaux d’Amphitryon.
Or ce puissant monarque avait cinquante filles,
Cinquante, tu m’entends, et ma foi fort gentilles
Et comme je dormais chez mon hôte, une nuit,
Elles vinrent me trouver dans mon lit, sans bruit,
Toutes à tour de rôle, amoureuses et nues,
Et moi je les ai, l’une après l’autre, connues.


Oh ! oh ! fait Voltaire.

La fâcheuse Androgyne recule épouvantée ; mais elle ne se tient pas pour battue ; elle n’en est pas à un échec près.

Elle passe rapidement devant la Diane dont la reproduction est interdite, et elle adresse à Cléopâtre une troublante déclaration, la même, car elle n’en a qu’une, son cerveau étant peu compliqué ; mais au moment où elle va s’agenouiller devant la reine d’Égypte, le taureau qui posséda Pasiphaé se dresse debout devant elle, les cornes en l’air.

Cette fois la fâcheuse Androgyne s’avoue vaincue ; elle se sauve éperdue.

Voltaire et Terminus sont très contents.

C’est la revanche de la Nature.

Ils perçoivent le moment où ils pourront devenir pères ; ils trouvent que ce n’est pas dommage.