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NEUVIÈME TABLEAU

LA FORÊT LAMENTABLE


Éclairs, tonnerres : un coup de vent violent dépouille de leurs feuilles les arbres, qui, maintenant, noirs et spectraux, tordent leurs bras vers un ciel sinistre d’orage. Les Poètes sont dispersés et percés sous la pluie qui tombe avec violence.
le récitant explique ainsi ces phénomènes :

Mais à peine a-t-il parlé que les oiseaux se sont tus ; les fleurs qui tout à l’heure s’étaient entr’ouvertes se referment en claquant leurs pétales avec indignation, croyant qu’on se moque d’elles, et elles ont raison ; les serpents sifflent ; un vent de désolation souffle sur la forêt ; les feuilles sont brutalement arrachées, et tout à coup la pluie se met à tomber abondamment, afin que cette parole populaire soit accomplie :

Il chante, donc il pleut !