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Où tous nos bonheurs par jonchées
Avec les rameaux arrachés
Sont lamentablement couchés
Sur les pelouses desséchées.

Des hommes, beaux comme des dieux,
Emmènent à leurs bras des femmes
Qui sont belles comme les femmes ;
Toutes et tous ont dans leurs yeux,

Des regards longs comme des lances,
Ils passent devant ma maison,
Ils me disent : « Viens-tu ? » mais on
Ne me la fait plus aux troublances.

Vous pouvez me tendre la main,
Non, je ne serai pas le vôtre ;
Dans ma sagesse je me vautre,
Passez, passez votre chemin,

Et le cerveau bleuté de rêves,
Allez adorner de lilas
Le corsage des Dalilas
Dont les amours, comme eux, sont brèves.