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de l’automne 1669 jusqu’à l’automne 1670 au départ des vaisseaux du canada.


Il n’y a rien de considérable à mettre dans cette histoire pour le regard de cette année, sinon le voyage que M. de Gallinée et moi nous avons fait, vous le pouvez ici faire insérer si bon vous semble je l’ai écrit tout du long de mon style, mais comme il est beaucoup inférieur à M. de Gallinée, je n’ai pas jugé à propos de l’insérer, parceque la description qu’en fait M. de Gallinée vous donnera plus de satisfaction. Nous concilierons cette année par M. Perrot, gouverneur du Montréal, qui y est arrivé après avoir bien essuyé des hazards et périls sur la mer avec M. Tallon l’Intendant, son oncle, tant cette année que la précédente année où il fut obligé de relâcher au Portugal où ils firent naufrage. Comme c’est un gentilhomme fort bien fait et de naissance, son arrivée nous a tous donné sujet d’en beaucoup espérer.


de l’automne 1670 jusqu’à l’automne 1671 au départ des vaisseaux du canada.


M. de Courcelle ayant beaucoup inspiré de frayeur aux Iroquois comme ils est remarqué dans la relation des pères Jésuites, ils lui amenèrent ici afin de calmer quelque colère qu’il leur avait fait paraître avec raison la nouvelle des captifs qu’ils avaient pris du côté des Putuotamistes, dont messieurs les ecclésiastiques de ce lieu profitèrent parcequ’ils en obtinrent deux filles sous le bon plaisir de monsieur le directeur du Montréal en attendant la venue de M. de Courcelle au Montréal qui fut le printemps suivant, c’est-à-dire environ trois mois après, d’autant que nous étions assez avant dans l’hiver lorsque ces esclaves furent rendus et qu’ils promirent ces deux filles ; M. de Courcelle a ratifié agréablement ce don et ces deux filles sont chez les sœurs de la Congrégation où elles ont appris le langage français et ont été élevées à l’Européenne, en sorte que la grande qui a été baptisée est en état de se marier avec un Français, mais ce qui serait à souhaiter ce seroit qu’on eut un peu moyen de la doter, afin qu’étant à son aise, cela donne exemple aux autres et les animât du désir d’être élevée à la Française ; la plus petite des deux filles dont nous parlons étant enlevée quelque temps après avoir été à la Congrégation par sa mère laquelle l’avait donné conjointement avec les Iroquois, une fille de la Congrégation courant après pour la faire revenir, cet enfant quitta sa