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cette zone, ne donne que 28 fr. 81 c., d’où il semble naturel de conclure que, toutes choses égales d’ailleurs, l’annexion à Paris des territoires qu’elle embrasse, fera supporter à chaque habitant, du chef des droits indirects, une surcharge de 24 fr. 27 c.

Mais cette conséquence, mathématiquement exacte, a pour base un raisonnement erroné.

La moyenne de 28 fr. 81 c., qui représente bien, pour la zone comprise entre les deux enceintes, le produit des taxes portant sur des consommations personnelles, se compose, pour 22 fr. 39 c., de droits d’entrée, de consommation, de circulation, de licence et de détail, prélevés au profit du Trésor sur les boissons, et, pour 6 fr. 42 c. seulement, de droits d’octroi perçus par les communes à peu près exclusivement sur les boissons et sur la viande.

Il en est autrement du chiffre de 53 fr. 08 c., applicable à Paris. Celui-ci se compose, pour 14 fr. 11 c, de droits d’entrée recueillis par le Trésor, sur les boissons, et de 38 fr. 97 c. de droits d’octroi perçus par la ville.

Or, si de cette dernière somme, on retranche les taxes afférentes :

1o Aux matériaux de construction ;

2o À la houille consommée dans les usines ;

3o Aux objets qu’emploie l’industrie ;

4o Aux fourrages, dont la dépense est inconnue dans les petits ménages ;

5o Aux objets de consommation de luxe, tels que truffes, pâtés de foie, gibier, volaille et poissons de choix, huîtres, glace à rafraîchir, etc., toutes choses qui ne sont pas à la portée des ouvriers artisans employés et petits rentière de la banlieue, c’est-à-dire de la classe qui excite à si juste titre la préoccupation de l’Empereur, la différence entre l’habitant de Paris et celui de la zone suburbaine n’est plus que de 11 fr. 67 c. Et encore est-il facile d’apercevoir que cette moyenne, comme presque toujours couvre des inégalités. En même temps que pour certaines catégories de personnes, la surcharge dépassera le chiffre de 11 fr. 67 c., pour celles que la médiocrité de leur situation condamne à la plus stricte économie, elle restera au-dessous.

Mais enfin, une augmentation de près de 12 fr., encore bien que répartie en fractions souvent imperceptibles sur tous les objets de consommation, elle soit à peine sensible, constitue, pour le petit contribuable, une aggravation ; chose fâcheuse si à côté du mal ne se trouvait un remède efficace.

Dans Paris, comme partout, la contribution mobilière est répartie proportionnellement au montant des locations. Mais, pour les loyers de 1,500 fr. et au-dessous,