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moins difficile à exécuter alors qu’elle ne l’est aujourd’hui qu’elle le deviendrait de plus en plus, si le Gouvernement en ajournait la réalisation ; qu’ayant été soulevée elle laisserait, sans compensation, en souffrance toutes les positions, si elle ne recevait pas maintenant une solution prompte.

Le conseil convient qu’elle peut et qu’elle doit inévitablement blesser, compromettre même certains intérêts ; mais il en est toujours ainsi de toute mesure générale qui modifie un ordre de choses anciennement établi ; les changements les plus heureux pour les masses ont toujours été plus ou moins funestes à quelques individualités : le progrès n’est malheureusement possible qu’au prix de sacrifices de ce genre. L’extension de Paris jusqu’à la ligne fortifiée, que recommandent d’ailleurs des considérations politiques dans l’examen desquelles le conseil ne croit pas devoir entrer, est une conséquence du développement de la capitale, une des conditions des améliorations de tout genre projetées pour ses abords et des avantages importants dont il convient de doter de nombreuses populations qui se sont agglomérées ses portes, et qui, par la force même des choses, sont appelées à faire partie de Paris, qu’elles en soient ou non séparées.

Cela admis, quelques membres expriment l’opinion, sans pouvoir rien préciser, qu’il y a lieu par le Gouvernement et la Ville de Paris d’user de la plus grande bienveillance envers toutes les positions qui peuvent être compromises ; ils croient que pour faire accepter l’annexion plus facilement par tous, il conviendrait d’étudier les moyens de venir en aide aux intérêts compromis, d’une manière plus efficace que ne le promet le décret.

D’autres, au contraire, ont la confiance qu’on s’alarme à tort, que les conséquences du projet seront en réalité moins graves qu’on ne le redoute, et qu’il suffit de s’en tenir aux dispositions concertées par le Gouvernement, sans appuyer aucun des vœux généraux des enquêtes ; à plus forte raison, proposent-ils de ne point s’arrêter à ceux de détail, ne voulant pas compliquer l’ensemble du projet par des modifications partielles qui pourraient en changer toute l’économie.

La question de la zone militaire trouve également les conseillers divisés d’opinion les uns voudraient recommander la position tout exceptionnelle des propriétaires de cette zone à la bienveillance du Gouvernement, et solliciter avec eux que les habitants qui y résident continuent, pour l’administration et pour l’octroi, à faire partie des communes rurales dont ils dépendent.

Suivant l’avis opposé, il faut s’en rapporter au Gouvernement pour le classement de cette population et l’application des taxes d’octroi quelle devra subir.