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intérêts et des prétentions qui rendraient de plus en plus difficile l’annexion de cette zone et son assimilation sous une administration unique et homogène ;

Qu’ainsi, la mesure proposée est utile et opportune ;

Considérant, quant à son mode d’exécution, que de sages tempéraments adouciront ce qu’une exécution trop brusque eût pu apporter de trouble dans les industries établies, et prépareront ainsi la transition entre le régime actuel et celui de l’annexion ;

Considérant, quant aux résultats de l’annexion, en ce qui concerne plus directement les intérêts de la Ville de Paris, que si la capitale doit voir ainsi agrandir son territoire et augmenter son importance par une haute mesure de bonne administration et d’utilité publique, il est néanmoins impossible de se dissimuler qu’elle verra en même temps accroître ses charges dans une proportion plus considérable encore ;

Qu’en effet, les améliorations de toute nature qu’entraînent les habitudes et les besoins d’une grande capitale, devront être peu à peu introduites dans cette zone nouvelle, et que les calculs présentés sur ce point dans le mémoire de M. le Préfet, et qui tendent à équilibrer les résultats financiers de la mesure, sont loin cependant, malgré le soin consciencieux avec lequel ils ont été étudiés, de présenter une certitude absolue sur les résultats de l’annexion ;

Considérant que les charges extraordinaires de toute nature qu’elle doit entraîner, et tout d’abord le déplacement de l’octroi, ainsi que les travaux qui en sont la conséquence, apporteront au budget de la Ville une charge considérable et immédiate que les produits éventuels de l’opération sont loin de compenser ;

Mais considérant qu’elles auront pour résultat non-seulement de placer ces populations sous une administration homogène, mais encore, en améliorant leur situation matérielle et en leur assurant, dans une plus large proportion, les bienfaits de l’assistance publique, d’élever en même temps leur situation morale, sous le rapport de la religion et de l’instruction primaire ;

Considérant, d’ailleurs, que l’heureux système sur lequel reposent les finances de la Ville et l’assiette de ses revenus, lui a permis jusqu’ici de seconder les vues de l’Empereur, et, en suivant sa haute impulsion, d’apporter chaque jour, dans l’administration de cette grande capitale, sans aucun trouble pour ses nuances, les améliorations et les progrès qui en ont changé l’aspect ;

Considérant qu’avec les facilités qu’elle est certaine de trouver près du Gouvernement pour assurer la sécurité de la cité ainsi agrandie, l’Administration municipale a la conviction qu’elle saura pourvoir à toutes les nécessités de l’annexion ;