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Il importe de rechercher maintenant, par des calculs analogues à ceux qui ont servi aux évaluations qui procèdent quelles recettes probables viendront, en conséquence de la mesure projetée, s’ajouter aux recettes actuelles de Paris.

L’augmentation du produit de l’octroi constituera la principale de ces sources de revenu ; mais il y aurait une grande erreur, ainsi que l’a démontré M. le Ministre de l’Intérieur, dans le rapport du 9 février, à la supputer en multipliant, comme on a coutume de le faire, le nombre des habitants de la zone suburbaine, au moyen du quotient que donne le produit de l’octroi de Paris, divisé par la population de cette ville. En effet, la zone suburbaine est peuplée, en majeure partie, d’ouvriers, de petits rentiers, de petits ménages, dont la consommation est restreinte aux objets essentiels à la vie, et circonscrite ordinairement par l’économie la plus étroite. Au contraire, dans Paris, ville de luxe, où les personnes riches et les étrangers abondent, si la moyenne des droits d’octroi est de 38 fr. 97 c. par tête, cette somme doit être divisée en deux parties, dont l’une, de 26 fr. 37 c., résume les droits afférents aux consommations les plus générales, communes à toute la population, et le surplus, le produit, de taxes portant sur des consommations exceptionnelles, beaucoup plus rares dans la banlieue qu’à Paris, ou sans aucun intérêt pour les petits ménages.

Pour se rendre compte de l’addition probable au produit de l’octroi, qui résultera de la mesure projetée, il convient d’abord de multiplier le seul chiffre connu de la population suburbaine, 351,189, par 26 fr. 37 c, expression des droits relatifs aux consommations générales, ce qui donne 9,260,843 fr. 93 c.

Il faut admettre ensuite que les taxes applicables aux consommations exceptionnelles, qui comptent pour 12 fr., en somme ronde, dans les produits de l’octroi de Paris, bien que moins fructueuses dans la banlieue y donneront cependant un produit ; mais qu’en raison surtout de l’immunité dont les usines doivent jouir pendant cinq ans, pour leur consommation de houille, on ne risque pas d’être au-dessous de la vérité, si l’on prend comme expression moyenne du rendement de ces taxes par tête, la moitié du taux actuel de Paris, soit 6 fr. par habitant des communes annexées.

On a ainsi une somme de 2,107,134 fr, et on arrive à un total de 11,367,987 fr. 93 c.

En y ajoutant le montant exact des centimes communaux qui grèveront seuls la banlieue, après, l’application si favorable du régime parisien aux contributions directes, et en outre, l’ensemble des autres revenus dont les communes annexées sont en possession aujourd’hui et dont elles apporteront la jouissance à