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n’apparaissent que comme une seule masse de constructions, dont le périmètre onduleux s’approche ou s’éloigne de l’enceinte fortifiée, selon la densité plus ou moins grande de la population. Les agglomérations formées par les communes suburbaines représentent assez bien ce qu’étaient encore, il y a vingt ou trente ans, les faubourgs situés au delà de la ligne des boulevards intérieurs. L’ensemble est l’image, non de plusieurs communes voisines, mais d’une ville unique, capitale d’un grand empire, grossie d’âge en âge par le développement de son importance et de sa prospérité, et par l’affluence croissante des populations que cette importance et cette prospérité y attirent incessamment.

Par ordre de l’Empereur, M. le Ministre de l’Intérieur a exposé, dans un rapport à Sa Majesté, qui a été publié en même temps que le décret du 9 février dernier, les conséquences de cet accroissement de la population parisienne, dont la limite est loin d’être atteinte, et les dispositions que l’état des choses commande à la sollicitude et à la prévoyance du Gouvernement.

Il n’est pas admissible que la capitale de la France soit composée d’une partie centrale administrée avec unité et fermeté, soumise à un certain régime financier, qui assure convenablement ses services municipaux, ouverte et reliée par un bon système de voies publiques, protégée par une police vigilante, et d’une zone extérieure, fractionnée légalement en 18 communes ou portions de communes, abandonnées à autant de faibles administrations locales, divisées par 18 péages aussi divers qu’insuffisants, sans communications bien entendues, sans surveillance efficace. Ce n’est pas le nom de Paris, mais celui de Babel qu’il faudrait donnera un pareil assemblage.

D’ailleurs, les difficultés d’un changement quelconque ne peuvent que s’accroître avec le temps, et dès lors, il est sage de hâter l’adoption des mesures reconnues indispensables.

En approuvant cette conclusion du rapport de M. le Ministre de l’Intérieur, S. M. l’Empereur a posé, dans le décret du 9 février, les bases de l’annexion de la zone suburbaine à Paris.

L’instruction du projet, qui se poursuit, comprend trois phases principales :

Durant la première, qui est accomplie maintenant, les observations individuelles ont été recueillies dans les douze arrondissements de Paris et dans les communes ou portions de communes intéressées. Les commissaires-enquêteurs en ont analysé et discuté les résultats ;

La seconde, où nous sommes entrés, est réservée aux délibérations qui doivent être prises, dans chaque commune intéressée, soit par les commissions