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dantes de Paris, qui étaient situées en dehors de la ligne de perception, payaient distinctement des droits d’entrée et des droits de vente, dont le produit se recueillait au moyen de l’exercice ; le tarif en était de quelque peu inférieur à celui des droits perçus dans la ville proprement dite[1].

Il résulte des procès-verbaux de l’Assemblée-Constituante, que la contribution des aides payée à Paris, en 1791 produisait au Trésor-Public un revenu de 28 millions, défalcation faite des frais de perception, et que l’octroi donnait 6 millions à la Ville et aux hôpitaux[2].

Malgré les barrières et la simplification de l’assiette des droits la fraude était assez facile à l’intérieur, puisque les clôtures n’étaient rattachées entre elles que par use ligne imaginaire passant à travers champs ou au milieu des maisons. Mais c’était surtout dans la zone extérieure que la fraude, encore excitée par l’importunité de l’exercice, était fréquemment et fructueusement pratiquée. Aussi, était-il interdit d’établir des dépôts de vins aux abords de Paris jusqu’à la distance de trois lieues à partir de l’extrémité des faubourgs[3].

Pour supprimer la contrebande et augmenter le produit total de la perception, l’autorisation fut donnée, en 1184, aux fermiers généraux, de construire un mur embrassant, dans son vaste pourtour, non-seulement la partie de la ville comprise dans le périmètre qui vient d’être décrit, mais presque toute la surface extérieure dépendant de Paris.

Sur quelques points même, un certain nombre de propriétés non soumises aux aides, mais à la taille, furent déclassées et enfermées dans Paris[4]. En revanche, le mur, pour ne point suivre une direction trop irrégulière, laissa, en dehors, des constructions et des terrains assez nombreux, qui continuèrent à faire partie de Paris au point de vue fiscal, et à subir l’exercice.

On peut indiquer, comme étant alors dans ce cas, les parties des communes de La Chapelle et de La Villette, comprises entre les rues des Poissonniers, Marcadet, de La Chapelle, du Havre, la route d’Allemagne et la rue de Meaux ; une portion de Saint-Mandé ; Bercy, jusqu’à la rue Grange-aux-Merciers ; presque tout le territoire des communes d’Ivry et de Gentilly, qu’embrassent aujourd’hui les fortifi-

  1. Lefebvre de la Bellande, Traité général du droit d’aides, 40.
  2. Procès-verbaux de l’Assemblée-Nationale, XLVI, 11.
  3. Lefebvre de la Bellande, Traité général du droit d’aides, 47. Ordonnance de 1680, IV, art. 1. Déclaration du 17 février 1688.
  4. Ledoux, Propylées de Paris (1re carte).