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croix nous est montrée dans une lettre unique. [9] Celui qui a implanté en nous le don de sa doctrine le sait bien, que personne n’a entendu de moi instruction de meilleur aloi ; mais je sais que vous en êtes dignes.


X. Si Moïse a dit : « Vous ne mangerez ni porc, ni aigle, ni épervier, ni corbeau, ni poisson sans écailles », c’est que son intelligence avait perçu un triple enseignement. [2] Cependant le Seigneur dit (aux Juifs) dans le Deutéronome : « Et j’exposerai mes volontés devant ce peuple. » Ce n’est donc pas un commandement de Dieu de ne pas manger, mais Moïse a parlé en esprit : [3] d’abord du porc au sens que voici : Tu n’auras point de liaison avec les hommes qui ressemblent aux porcs, c’est-à-dire qui oublient le Seigneur quand ils vivent dans les délices et se souviennent de lui dans le besoin, comme fait le porc qui, lorsqu’il dévore, ne connaît pas son maître, mais qui grogne dès qu’il a faim et se tait de nouveau après avoir reçu sa nourriture. [4] « Tu ne mangeras non plus ni aigle, ni épervier, ni milan, ni corbeau », c’est-à-dire : tu n’auras ni attache ni ressemblance avec les hommes qui ne savent pas gagner leur nourriture par le travail et la sueur, mais qui dans leur iniquité s’emparent du bien d’autrui ; tandis qu’ils ont l’air de se promener innocemment, ils sont aux aguets, épient autour d’eux quelle proie leur convoitise va dépouiller ; pareils à ces oiseaux qui, seuls entre tous, au lieu de se procurer leur nourriture, restent perchés à ne rien faire et cherchent à manger les autres, vrai fléau par leur méchanceté. [5] « Tu ne