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siècles de l’islamisme ainsi que les hommes d’État qui se sont illustrés à cette époque étaient pour la plupart de Harran, de l’Andalousie et de la Perse. Il y a eu aussi parmi eux des Transoxiens et des prêtres de Syrie ; je ne veux pas nier les grandes qualités des savans persans ni le rôle qu’ils ont joué dans le monde arabe ; mais qu’il me soit permis de dire que les Harraniens étaient arabes et que les Arabes en occupant l’Espagne et l’Andalousie n’ont pas perdu leur nationalité ; ils sont restés arabes. Plusieurs siècles avant l’Islam la langue arabe était bien celle des Harraniens. Le fait qu’ils ont conservé leur ancienne religion, le sabéisme, ne doit pas les faire considérer comme étrangers à la nationalité arabe. Les prêtres syriens étaient aussi pour la plupart des Arabes ghassaniens convertis au christianisme.

Quant à Ibn-Bajah, Ibn-Rochd (Averroès) et Ibn-Taphaïl, on ne peut pas dire qu’ils ne sont pas arabes au même titre