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les pays qui étaient devenus des grands foyers de la science, tels que l’Irak et l’Andalousie, retombèrent dans l’ignorance et devinrent le centre du fanatisme religieux ; mais l’on ne saurait conclure de ce triste spectacle que le progrès scientifique et philosophique au moyen âge ne soit dû au peuple arabe qui régnait alors.

M. Renan lui rend d’ailleurs cette justice. Il reconnaît que les Arabes ont conservé et entretenu pendant des siècles le foyer de la science. Quelle plus noble mission pour un peuple ! Mais, tout en reconnaissant que de l’an 775 à peu près de l’ère chrétienne jusque vers le milieu du treizième siècle, c’est-à-dire pendant cinq cents ans environ, il y a eu dans les pays musulmans des savans, des penseurs très distingués et que pendant ce temps-là le monde musulman a été supérieur pour la culture intellectuelle au monde chrétien, M. Renan a dit que les philosophes des premiers