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Je suis amené ici à parler du second point que M. Renan a traité dans sa conférence avec une incontestable autorité. Personne n’ignore que le peuple arabe, alors qu’il était dans l’état de barbarie, s’est lancé dans la voie des progrès intellectuels et scientifiques avec une vitesse qui n’a été égalée que par la rapidité de ses conquêtes ; car, dans l’espace d’un siècle il a acquis et s’est assimilé presque toutes les sciences grecques et persanes qui s’étaient développées lentement pendant plusieurs siècles sur le sol natal, comme il étendit sa domination de la presqu’île arabique jusqu’aux montagnes de l’Himalaya et aux sommets des Pyrénées.

On peut dire que dans toute cette période les sciences firent des progrès étonnans chez les Arabes et dans tous les pays soumis à leur domination. Rome et Byzance étaient alors les sièges des sciences théologiques et philosophiques, ainsi que le centre lumineux