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pisme, de maintenir l’idéal dont vous êtes l’apôtre. La grande famille olympique est aussi unie que jamais.

Nous y avons réussi, car l’on ne peut nier que, malgré les tentatives faites pour travestir en une entreprise commerciale les sports dont vous avez été le promoteur, il existe aujourd’hui dans le monde une pléiade de sportifs amateurs par essence, prêts à se séparer même de leurs chefs, si ceux-ci tentaient de les détourner de ce qu’ils considèrent conforme à l’esprit olympique.

Ces hommes seront appelés d’ici peu à devenir des dirigeants dans les différents domaines où s’exercent leurs activités ; leur premier souci sera de mettre en pratique les principes dans lesquels ils ont été élevés, afin d’en faire bénéficier les générations futures. Ils développeront de plus en plus l’Éducation Physique : ils doteront les usines, les villes et les villages de plaines de jeux, où les masses pourront se recréer et où des moniteurs inculqueront dès leur plus jeune âge aux sportifs de demain les règles du fair play et l’amour du sport pour le sport. Ils s’inspireront des principes de votre Charte Sportive et par une collaboration étroite avec le Comité Olympique, ils aideront nos successeurs à se montrer, comme nous le sommes nous-même, dignes de votre fière devise : CitiusAltiusFortius.




Discours de M. William Hirschy

Président du Comité Olympique suisse
Messieurs,

Initiateur modeste et fervent de cette cérémonie, le Comité Olympique suisse, à un moment qui peut paraître tardif, mais qu’a fixé l’ordre des discours et non l’empressement, remercie les autorités qui ont voulu lui accorder un illustre patronage :

Le Comité International Olympique,

Le Conseil d’État du Canton de Vaud,

La Municipalité et l’Université de Lausanne,

Il exprime sa reconnaissance au Comité local, qui sut organiser si parfaitement l’ensemble de ces fêtes jubilaires et, enfin, en s’adressant à cet auditoire et de lui permettre ainsi d’offrir à M. Pierre de Coubertin le témoignage d’une vénération plus universelle.

Mon rôle ici, mon cher maître, n’est point de glorifier votre œuvre. Elle est jeune et vivante, et les fruits de son aurore mûrissent au soleil, dans ces oblongues corbeilles que sont les stades au seuil des villes.

Elle est harmonieuse, car, en bordure de la route où se déroulent les cortèges sportifs, elle consacre des autels à l’art, au savoir et à la pensée.

Elle est claire, généreuse et sage. Savante du passé ; soucieuse des déséquilibres actuels et de sauver, s’il se peut, en les réformant, les connaissances et les disciplines que l’avenir doit hériter du présent ; elle constate le flux et le reflux des civilisations, mais elle confère à l’idée une force sereine et cette importance qu’il lui semble que l’individu n’a pas.

Que l’individu n’a pas ?

Ceux dont j’ai le privilège d’être aujourd’hui l’interprète — et ce sont