Page:Discours de Maximilien Robespierre sur la guerre.djvu/70

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(67)

un remède salutaire, et puis un autre, et qu’il dit : « je veux guérir avec du poison », s’il meurt, ce n’est point au remède qu’il faut s’en prendre, c’est au malade. Que, réveillé, encouragé par l’énergie de ses représentans, le peuple reprenne cette attitude qui fit un moment trembler tous ses oppresseurs ; domptons nos ennemis du dedans ; guerre aux conspirateurs et au despotisme, et ensuite marchons à Léopold ; marchons à tous les tyrans de la terre : c’est à cette condition qu’un nouvel orateur, qui, à la dernière séance, a soutenu mes principes, en prétendant qu’il les combattoit, a demandé la guerre ; c’est à cette condition et non au cri de guerre et aux lieux communs sur la guerre, dès longtemps appréciés par cette assemblée, qu’il a dû les applaudissemens dont il a été honoré.

C’est à cette condition que moi-même je demande à grands cris la guerre. Que dis-je ? Je vais bien plus loin que mes adversaires eux-mêmes ; car si cette condition n’est pas remplie, je demande encore la guerre ; je la demande, non comme un acte de sagesse, non comme une résolution raisonnable, mais comme la ressource du désespoir, je la demande à une autre condition, qui, sans doute, est convenue entre nous ; car je ne