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que ses ennemis, comme ceux du peuple, sont les ennemis de l’égalité ; que le seul ami le seul soutien de la liberté, c’est le peuple ; c’est qu’elle soit fière et inexorable pour les ministres et pour la cour ; sensible et respectueuse pour le peuple ; c’est qu’elle se hâte de porter les loix que sollicite l’intérêt des citoyens les plus malheureux, et que repoussent l’orgueil et la cupidité de ceux que l’on appeloit grands ; c’est qu’elle se hâte de faire droit sur les plaines du peuple, que l’assemblée constituante a trop négligées ; c’est qu’elle oppose au pouvoir de l’intrigue, de l’or, de la force, de la corruption, la puissance de la justice, de l’humanité, de la vertu ; c’est qu’elle use des moyens immenses qui sont entre ses mains, de remonter l’esprit public et la chaleur du patriotisme au degré des premiers jours où la liberté fut conquise pour un moment ; l’esprit public sans lequel la liberté n’est qu’un mot, avec lequel toutes les puissances étrangères et intérieures viendront se briser contre les bases de la constitution française. Je ne citerai qu’un exemple : on travaille votre armée ; si vous êtes là-dessus dans une profonde sécurité, si tout ce qui se passe depuis quelque temps, si les voyages même et les cajoleries de votre nou-