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appartient de m’expliquer librement sur les ministres ; I°. parce que je ne crains pas d’être soupçonné de spéculer sur leur changement, ni pour moi, ni pour mes amis ; 2°. parce que je ne désire pas de les voir remplacer par d’autres, convaincu que ceux qui aspirent à leurs places ne vaudroient pas mieux. Ce ne sont point les ministres que j’attaque ; ce sont leurs principes et leurs actes. Qu’ils se convertissent, s’ils le peuvent, et je combattrai leurs détracteurs. J’ai le droit, par conséquent, d’examiner les bases sur lesquelles repose la garantie que vous leur prêtez. Vous blâmez le ministre Montmorin qui a cédé sa place, pour attirer la confiance sur le ministre Lessart qui s’est chargé de son rôle ! À Dieu ne plaise que je perde des momens précieux à instituer un parallèle entre ces deux illustres défenseurs des droits du peuple ! Vous avez expédié deux certificats de patriotisme à deux autres ministres, par la raison qu’ils avoient été tirés de la classe des plébéiens ; et moi, je le dis franchement, la présomption la plus raisonnable, à mon avis, est que, dans les circonstances où nous sommes, des plébéiens n’auroient point été appelés au ministère, s’ils n’avoient été jugés dignes