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que ne souffrisrirois-ie donc pas dans ce triste êtat, mes chers freres, et que ne souffriries vous pas vous mesmes. Il est donc avantageux pour vous et pour moy que ie m’en aille, et vous devés dautant plus estimér cet avantage que ie vous laisse en ma place un pasteur plus eclairé, plus vigilant et plus zelé que ie ne l’ay ête et qui vous dedommagera avantageusement de la perte que vous croyés de faire.

Cependant je puis vous dire avec verité que j’ay eu du zele pour votre salut, que ie me suis touiours reioui quand je vous ay vû marchér dans la voye de la iustice et de la verité, et que vostre pieté qui faisait toute ma gloire, faisait en mesme tems tout mon plaisir. dailleurs les scandales de la paroisse m’ont percé le cœur de douleur, j’aurais voulu les prevenir tous, je n’ay souhaitté d’avoir l’authorité en main que pour l’employer a cet usage, j’ay elevé ma voix contre ces desordres, j’en ay gemi devant dieu, et j’ay interessé les personnes de pieté de gemir avec moy et d’en demander la fin dans leurs prieres, mais si j’ay eu de l’horreur pour ces desordres, j’ay touiours eu un amour veritable pour ceux qui les commetoient.