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revenu qu’il pourroit avoir. Il trouve que le produit est trop petit en proportion de la grandeur des dépenses ; le cultivateur se plaint que ses travaux lui fournissént à peine une étroite subsistance ; l’artiste & le manufacturier languissent en voyant diminuer les demandes & en retirant fort peu de profit de leur industrie ; l’état demeure privé d’une richesse plus grande, & sa foiblesse augmente à mesure que cette richesse diminue. Or tous ces effets funestes résultent d’une loi. trop dure contre les débiteurs. Lorsqu’on arrache un homme à l’une de ces trois classes pour le jetter en prison, son travail est suspendu pendant tout le tems qu’il plaît au créancier de l’y retenir ; l’état perd les avantages qu’il auroit tirés de l’activité de ce citoyen, si on l’eût laissé à ses affaires, & le créancier