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Chose (rester tout), loc.

Interdit, interloqué. Ex. Quand je lui ai rappelé cette affaire d’argent, il est resté tout chose.

Chosier, n. m.

Jolie expression fort usitée autrefois, surtout dans le district de Montréal. « Il y a bien des choses dans un chosier » pour dire qu’il y a une multitude de choses qui existent et dont on ne se doute pas. Le chosier, c’est l’universitas rerum des Romains. Le mot est du vieux français, qui signifiait arbre qui Porte des choses, comme Madame de la Sablière disait du bon La Fontaine qu’il était un fablier.

Chou, n. m.

— Terme d’amitié, donné aux petits enfants. Ex. Mon chou ! viens ici, mon petit chou.
— Pomme de chou, v. ce mot.

Chouayen, n. m.

Bureaucrate, ami du gouvernement. Ainsi désignait-on de 1800 à 1837 les amis du pouvoir. Ce nom se trouve dans quelques chansons politiques du temps. En le reproduisant, les puristes modernes lui ont substitué le mot Chouan. C’est à tort. Chouayen n’est pas une altération de Chouan. Ce nom fut donné à une partie du faubourg Saint-Louis, en l’honneur du fort Chouagen ou Oswégo, pris par les Français sur les Anglais. Les pauvres gens qui l’habitaient alors, votaient pour le gouvernement.

Le nom Chouayen on Chouéyen est aujourd’hui donné à un certain nombre de cultivateurs de la Jeune-Lorette. On les appelle encore les Canons de Lorette.

Chouche, n. f. — Souche.

Chouenne, n. f. — Blague, mensonge vulgaire.

Chouenner, v. n. — Dire des blagues.

Chouenneux, adj. — Blagueur.

Chouette, n. f.

— Amie. Ex. Ma belle chouette.
— Digne d’admiration. Ex. Cela est chouette.

Chouler, v. a.

— Exciter. Ex. Ne va pas chouter le chien après moi.