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tout le monde.

Bourreau, n. m.

— Diable. Ex. Que le bourreau t’emporte ! J’ai eu une peur du bourreau.

— Payer en bourreau, payer d’avance. Bon moyen, parait-il, pour être mal servi.

Bourreau d’ouvrage, n. m. — Homme qui travaille beaucoup.

Bourreau des arbres, n. m.

Célastre du Canada. Plante grimpante qui s’enroule si étroitement autour des arbres qu’elle les fait périr.

Bourrée, n. f.

— Travail forcé et rapide. Ex. Il va falloir donner une dure bourrée, si nous voulons finir d’entrer notre avoine !

— Réprimande, mercuriale. Ex. Je lui ai donné une bourrée dont il ne perdra pas le souvenir.

— Beaucoup, grande quantité. Ex. Une bourrée de coups, de monde.

— Accès. Ex. Pierre travaille bien, mais toujours par bourée.

Bourrelet de gomme, n. m.

Morceau de gomme durcie que l’on détache des épinettes et que les enfants mâchent avec plaisir.

Bourrer, v. a.

Conter des blagues. Ex. Je l’ai bourré dans les grands prix, il a paru croire tout ce que je lui ai dit.

Bourreur, n. m.

Ouvrier qui rembourre les sofas, les chaises.

Bourrichon, n. m.

Petit bonhomme. Ex. Sauve-toi, mon petit bourrichon. Vient de burrichon, roitelet, dans le patois du Mans et de l’Anjou.

Bourriers, n. m. pl.

Balayures, ordures. Ce mot vient de bourriers, pailles qui se mêlent dans le blé battu ; du latin burra, employé par Ausone pour signifier des riens. Par extension, ordures, mot usité en Bretagne.

Bourrique, n. f.

— Ignorant.