avec autant de noblesse que d’élégance, commence ainsi : « Tout était confondu ; l’intelligence vint et établit l’harmonie. » C’est là ce qui lui fit donner le surnom d’Intelligence, Timon, dans les Silles, s’exprime ainsi sur son compte :
On a placé Anaxagore au rang des héros les plus illustres ; on l’a surnommé Intelligence, parce que, selon lui, c’est l’intelligence qui rassembla tout à coup les éléments épars, et au chaos substitua l’harmonie.
Sa naissance et ses richesses lui assignaient un rang élevé ; mais il se distingue surtout par sa grandeur d’âme qui le porta à abandonner à ses proches l’héritage paternel. Comme ils lui reprochaient un jour de négliger ses biens : « Eh quoi ! dit-il, que ne les soignez-vous. » Il finit par les abandonner complétement et se livra tout entier à la contemplation de la nature, sans s’occuper jamais des affaires publiques. Quelqu’un lui ayant dit à ce sujet : « Tu ne t’inquiètes point de ta patrie. — Prends garde, répondit-il, je suis tout entier à ma patrie ; » et en même temps, il montrait le ciel.
On dit qu’il avait vingt ans lorsque Xerxès passa en Grèce, et qu’il vécut soixante-douze ans. Cependant Apollodore assure, dans les Chroniques, qu’il était né dans la soixante-dixième olympiade[1], et qu’il mourut la première année de la soixante-dix-huitième. Il commença à philosopher à Athènes, sous l’archontat de Callias[2], à l’âge de vingt ans, suivant Démétrius de