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INTRODUCTION.
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I.

Le premier traducteur latin de Diogène, le moine Ambroise, homme de sens et de goût, s’excuse humblement d’avoir consacré ses loisirs à l’interprétation d’une œuvre quelque peu profane et mal sonnante. Comme lui, je sens le besoin de me justifier ; car je ne suis pas sans certains scrupules lorsque je songe à telle et telle phrase médiocrement chaste que j’ai, de temps à autre, rencontrée sur mon chemin. Je voudrais pouvoir, à l’exemple du bon moine, invoquer, comme circonstances atténuantes, les pressantes sollicitations de mes amis, exalter le service que j’ai rendu à la religion en dévoilant, à la suite de Diogène, les folies de la raison humaine ; mais d’abord je craindrais de faire tort au jugement de mes amis, et quant à la religion, je doute qu’elle doive gagner beaucoup à étaler ainsi nos misères ; j’aime mieux croire qu’on la calomnie, lorsque l’on dénigre en son nom l’antique sagesse des nations. Reste la ressource suprême de tous les traducteurs aux abois : découvrir dans mon auteur