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tique philosophie[1], et reconnaissaient pour chefs Adelphius et Acylinus. Ils avaient entre les mains et colportaient une foule d’écrits d’Alexandre de Libye, de Philocomus, de Démostrate et de Lydus, ainsi que des révélations de Zoroastre, de Zostrien, de Nicothée, d’Allogène, de Mésus et d’autres encore. Trompés eux-mêmes, ils en trompaient beaucoup d’autres. Une de leurs prétentions était que Platon n’avait pas sondé l’abîme de la substance intelligible. Plotin les combattit à plusieurs reprises dans ses leçons, et écrivit contre eux un livre que j’ai intitulé : Contre les Gnostiques. Il me laissa ensuite le soin de compléter la réfutation. Amélius composa jusqu’à quarante livres contre l’ouvrage de Zostrien. Moi-même j’établis par une foule de preuves que l’ouvrage attribué à Zoroastre était apocryphe et d’une date récente ; que les chefs de cette secte l’avaient composé eux-mêmes pour donner quelque autorité à leurs doctrines en les mettant sous le nom de l’antique Zoroastre.

XVI.

Parmi les Grecs, il y en avait beaucoup qui accusaient Plotin de s’être approprié les doctrines de Numénius. Amélius, auquel ce bruit avait été rapporté par Tryphon, philosophe stoïcien et platonicien, composa à ce sujet un livre intitulé : Différence des doctrines de Plotin et de Numénius. Il me dédia cet ouvrage avec cette épigraphe : Au Roi. En effet, c’était là mon nom : car dans la langue de ma patrie je m’appelais Malchus, comme mon père, et Malchus a le même sens que βασιλεύς dans la langue grecque.

  1. Sans doute la philosophie orientale.