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couvrir les vérités analogues à celles-là. Attache-toi surtout à l’étude des principes, de l’infini et des questions analogues ; à celle des divers criterium, des passions ; à l’étude de la fin en vue de laquelle nous faisons toutes ces recherches. Ces questions une fois résolues, toutes les difficultés particulières s’aplanirent devant toi. Quant à ceux qui ne veulent point s’attacher à ces principes, ils ne pourront ni bien résoudre ces mêmes questions, ni arriver au but auquel doivent tendre toutes nos recherches.

Tels sont les sentiments d’Épicure sur les phénomènes célestes. Passons maintenant à la lettre qu’il a écrite sur la conduite de la vie et sur ce que nous devons rechercher et éviter. Mais auparavant commençons par dire quelle idée Épicure et ses disciples se forment du sage.

Suivant ces philosophes, les seules choses que l’homme ait à redouter de ses semblables sont la haine, l’envie et le mépris ; mais la raison apprend au sage à se mettre au-dessus de tout cela. Une fois sage, il ne lui est plus possible de revenir à une disposition contraire, ni de se remettre volontairement sous l’empire des passions ; il ne résiste plus aux inspirations de la sagesse. Toutefois, toutes les complexions ne sont pas propres à la sagesse, toutes les nations ne la produisent point. Le sage est heureux, même au milieu de la douleur ; seul il est reconnaissant envers ses amis et reste le même à leur égard, présents ou absents. Lorsque la douleur l’accable, il ne laisse échapper ni plainte ni gémissement. Il évite toute relation avec une femme dont les lois lui interdisent l’approche, ainsi que le déclare Diogène dans l’abrégé des Doctrines morales d’Épicure. Il punit ses esclaves, mais cependant il est miséricordieux et plein d’égards pour les bons services. Le sage, disent-ils, encore, n’est point épris des jeunes gens ; il ne se tourmente