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SOLON À CRÉSUS.

Je le remercie de ta bienveillance à mon égard. Je le jure par Minerve que, si je ne voulais avant tout vivre dans un état libre, je préférerais le séjour de ton royaume à celui d’Athènes opprimée par la tyrannie de Pisistrate. Mais il me convient mieux de vivre là où règne une juste égalité. J’irai cependant auprès de toi pour y jouir quelque temps de ton hospitalité.




CHAPITRE III.


CHILON.

Chilon de Lacédémone, fils de Damagète, a laissé deux cents vers élégiaques. Il disait que la prévoyance de l’avenir, appuyée sur le raisonnement, est pour l’homme la vertu par excellence. Son frère s’affligeant de n’avoir pas été nommé éphore, comme lui, il lui dit : « Moi, je sais supporter l’injustice ; mais toi, tu ne le sais pas. » Il obtint cette dignité vers la cinquante-cinquième olympiade, Pamphila dit dans la cinquante-sixième, et elle ajoute d’après Sosicrate, qu’il est le premier à qui cette dignité ait été conférée, sous l’archontat d’Euthydème.

Ce fut aussi Chilon qui donna les éphores pour adjoints aux rois de Lacédémone, quoique Satyrus fasse remonter cette institution à Lycurgue. Hérodote raconte qu’ayant vu les chaudières bouillir sans feu pendant qu’Hippocrate[1] faisait un sacrifice, à Olympie, il lui conseilla de ne point se marier, ou, s’il l’était, de renvoyer sa femme et de désavouer ses enfants. On rapporte aussi qu’ayant demandé à Ésope ce que

  1. Père de Pisistrate,