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mippus rapporte, de son côté, qu’Épicure avait commencé par enseigner la grammaire, et qu’ensuite la lecture des ouvrages de Démocrite décida sa vocation philosophique. C’est là ce qui a fait dire de lui par Timon :

De Samos est venu le dernier et le plus effronté des physiciens, un mauvais maître d’école, le plus ignorant des hommes.

Il avait pour compagnons d’étude ses trois frères : Néoclès, Chérédème et Aristobule, qu’il avait gagnés lui-même à la philosophie, ainsi que l’atteste Philodémus l’épicurien, au dixième livre du Recueil des Philosophes. Myronianus rapporte, dans les Sommaires historiques semblables, qu’un de ses esclaves, nommé Mus, était aussi associé à ses travaux.

Diotimus le stoïcien, adversaire déclaré d’Épicure, chercha à le décrier, en publiant sous son nom cinquante lettres impures, et en lui attribuant celles qui passent généralement pour être de Chrysippe. Il n’a pas été mieux traité par Posidonius le stoïcien, par Nicolaüs, par Sotion dans le douzième livre des Réfutations de Dioclès, lesquelles sont au nombre de vingt-deux ; enfin, par Denys d’Halicarnasse. Ils disent qu’il accompagnait sa mère lorsqu’elle allait de cabane en cabane faire les purifications, et que c’était lui qui lisait le formulaire ; qu’il tenait une école avec son père, et enseignait à lire à vil prix ; qu’il avait un commerce amoureux avec un de ses frères et vivait avec la courtisane Léontium ; qu’il s’était approprié les doc-


    Épicure lui demanda d’où il avait été tiré, puisqu’il avait été créé avant toutes choses. « Ce n’est pas là mon affaire, reprit le grammairien, cela regarde les philosophes. — Alors, reprit Épicure, je vais trouver les philosophes, puisque ce sont eux qui connaissent la vérité. »