Solon le reprit ainsi :
Si tu veux suivre mes conseils, supprime cela.
Ne me sache pas mauvais gré de reprendre un homme tel que toi,
Mais reviens sur ta pensée et dis :
« Terminer ma carrière à quatre-vingts ans. »
Les vers suivants, qui font partie des chants gnomiques, sont de lui :
Observe avec soin les hommes :
Souvent ils cachent dans le cœur un trait acéré,
Et vous parlent avec un visage ouvert ;
Leur langage est double,
Leur âme remplie de ténébreuses pensées.
On sait qu’il écrivit des lois ; des harangues ; des exhortations à lui-même ; des élégies ; cinq mille vers sur Salamine et sur le gouvernement d’Athènes ; des ïambes et des épodes. Au-dessous de sa statue on inscrivit ces vers :
Solon ! l’île qui a brisé la fureur aveugle des Mèdes,
Salamine, compte ce divin législateur au nombre de ses enfants.
Il florissait vers la quarante-sixième olympiade. Sosicrate dit qu’il fut archonte à Athènes la troisième année de cette même olympiade, et que c’est alors qu’il donna ses lois. Il mourut à Chypre à l’âge de quatre-vingts ans, après avoir recommandé à ses amis de transporter son corps à Salamine, de le brûler et d’en répandre la cendre par tout le pays. Cratinus, faisant allusion à ce fait, lui prête ces paroles, dans le Chiron :
J’habite cette île, à ce qu’on rapporte ;
Mes cendres ont été répandues sur toute la ville d’Ajax.