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couronnes sont prises plutôt sur la patrie que sur les ennemis. Puis, une fois vieux, ils ne sont plus, selon l’expression d’Euripide,

Que de vieux manteaux dont il ne reste que la trame.

C’est pour ces motifs que Solon en faisait peu de cas. En législateur judicieux, il défendit que le tuteur habitât avec la mère de ses pupilles et que la tutelle fût confiée à celui qui devait hériter en cas de mort des mineurs. Il statua encore que le graveur ne pourrait garder l’empreinte d’un cachet qu’il aurait vendu ; que celui qui aurait crevé l’œil à un borgne perdrait les deux yeux ; que celui qui se serait emparé d’une chose trouvée serait puni de mort ; que l’archonte surpris dans l’ivresse subirait la même peine. Il ordonna de chanter avec suite les poésies d’Homère, le second rhapsode devant toujours commencer où aurait fini le premier. Solon a donc plus fait pour Homère que Pisistrate, suivant la remarque de Diuchidas, au cinquième livre des Mégariques. Les vers que l’on chantait le plus fréquemment étaient ceux-ci :

Ceux qui gouvernaient Athènes[1], etc.

C’est lui qui a surnommé le trentième jour du mois jour de l’ancienne et nouvelle lune ; c’est aussi lui, suivant Apollodore, au second livre des Législateurs, qui a le premier autorisé les neuf archontes à opiner en commun. Une sédition s’étant élevée, il ne prit parti ni pour la ville, ni pour la campagne, ni pour la côte. Il disait que « les paroles sont l’image des actions ; que le plus puissant est roi ; que les lois ressemblent à des toiles d’araignées : si un insecte faible y tombe,

  1. Iliade, I, 546.