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Habile discoureur, l’un des plus illustres philosophes que j’aie lus.

Quant à l’époque de sa vie, il dit lui-même dans le Micros Diacosmos[1] qu’il était jeune quand Anaxagore était déjà vieux, et qu’il avait quarante ans de moins que lui. Il nous apprend aussi qu’il avait composé le Micros Diacosmos sept cent trente-sept ans après la prise de Troie. Apollodore, dans les Chroniques, place sa naissance dans la quatre-vingtième olympiade ; mais Thrasylus, dans l’ouvrage intitulé Préparation à la lecture des écrits de Démocrite, le fait naître la troisième année de la soixante-dix-septième olympiade, un an avant Socrate. Suivant ce calcul, il aurait eu pour contemporains Archélaüs disciple d’Anaxagore et Œnopide qu’il cite d’ailleurs dans ses écrits. Il cite également comme fort célèbres de son temps Parménide et Zénon, à propos de leur doctrine de l’unité ; il fait aussi mention de Protagoras d’Abdère, que l’on s’accorde à regarder comme contemporain de Socrate.

Athénodore raconte, au huitième livre des Promenades, qu’Hippocrate étant venu le trouver, Démocrite fit apporter du lait, et qu’en le voyant il déclara que ce lait provenait d’une chèvre noire qui n’avait mis bas qu’une fois, ce qui donna à Hippocrate une haute idée de sa pénétration. Hippocrate avait amené avec lui une jeune fille ; le premier jour Démocrite lui dit en l’abordant : « Salut, jeune fille ; » mais le lendemain il lui dit : « Salut, jeune femme. » En effet, elle avait perdu sa virginité pendant la nuit.

Hermippus rapporte ainsi les circonstances de sa mort : accablé de vieillesse, il était au moment de

  1. Petit traité sur l’organisation du monde