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signe sous les noms de démons et de héros, elles qui envoient les songes et les présages de la maladie et de la santé, non-seulement aux hommes, mais aux troupeaux et à tous les animaux ; c’est à elles que s’adressent les purifications, les expiations, les diverses espèces de divinations, les augures et les cérémonies analogues.

Le plus noble privilège de l’homme, suivant Pythagore, est de pouvoir incliner son âme au bien et au mal. On est heureux lorsque l’on a en partage une belle âme. Il est dans la nature de l’âme, dit-il, de ne jamais rester en repos, de ne s’arrêter jamais à la même pensée. Ce par quoi on jure, dit-il encore, c’est la justice, et c’est pour cela que Jupiter est appelé le dieu des serments. La vertu est une harmonie, ainsi que la santé, le bien, Dieu lui-même ; et c’est pour cela que l’harmonie règne dans tout l’univers. L’amitié est une égalité harmonique. Il ajoute qu’on ne doit pas rendre les mêmes honneurs aux dieux et aux héros, qu’il faut en tout temps célébrer les louanges des dieux avec un vêtement blanc et après s’être purifié, et qu’il suffit d’honorer les héros une fois au milieu du jour ; que la pureté s’obtient par des expiations, des ablutions, des aspersions, en évitant les funérailles et les plaisirs de l’amour, en se préservant de toute souillure, enfin en s’abstenant de la chair des animaux morts d’eux-mêmes, des mulets, des mélanures, des œufs, des animaux ovipares, des fèves et de tout ce qu’interdisent ceux qui président aux sacrifices dans les temples. Aristote dit, dans le traité sur les Fèves[1], qu’il en interdit l’usage, soit parce qu’elles ressem-

  1. Cet ouvrage n’est pas cité ailleurs. Il est hors de doute qu’il y a ici une erreur de Diogène ou des copistes. Il vaudrait mieux lire : φησὶ δ’ Ἀριστοτέλης περὶ κυάμων, « au sujet des fèves, Aristote dit… »