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Phavorinus dit, dans les Histoires diverses, que les habitants de Métaponte appelaient sa maison le temple de Cérès, et la rue où elle était située le quartier des Muses.

Les autres pythagoriciens prétendaient, suivant Aristoxène au dixième livre des Règles d’éducation, qu’il ne faut pas initier tout le monde à tous les dogmes. On lit encore dans le même auteur, que le pythagoricien Xénophilus, à qui on demandait ce qu’il fallait pour qu’un enfant fût bien élevé, répondit : « Il faut qu’il soit né dans une ville gouvernée par des lois sages. »

Pythagore forma en Italie plusieurs grands hommes illustres par leurs vertus, entre autres Zaleucus et Charondas, tous deux législateurs. Il ne négligeait d’ailleurs aucune occasion d’acquérir des amis ; il suffisait qu’il apprit que quelqu’un était avec lui en communauté de symboles pour qu’aussitôt il s’en fît un compagnon et un ami. Voici quels étaient ces symboles :

« Ne remuez point le feu avec l’épée. — Ne secouez pas le joug. — Ne vous asseyez pas sur le chénix[1]. — Ne vous rongez point le cœur. — N’aidez pas à déposer le fardeau, mais aidez à l’augmenter[2]. — Que vos couvertures soient toujours pliées[3]. — Ne portez point à votre anneau l’image de la divinité[4]. — Effacez sur la cendre les traces de la marmite. — Ne nettoyez point le siége avec l’huile de la lampe. — Ne vous tournez pas vers le soleil pour uriner. — Ne suivez point le grand chemin[5].

  1. Sur le boisseau ; c’est-à-dire travaillez avec ardeur.
  2. Poussez en avant ceux qui sont dans la voie du bien, et ne soyez pas complice des méchants.
  3. Soyez toujours prêt à partir ou bien ne vous abandonnez pas à la mollesse.
  4. Portez cette image dans le cœur.
  5. Les voies battues.