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lement que la vertu consiste à se conformer aux rapports des choses. Il enseignait ces doctrines au Cynosarge, et eut assez de réputation pour donner son nom à une école, car Miltiade et Diphilus s’appelaient aristoniens. Il était persuasif, et savait se mettre à la portée de la multitude ; c’est ce qui a fait dire par Timon :

Attirés par un de ces fils du séduisant Ariston.

Dioclès raconte que, pendant une longue maladie de Zénon, Ariston passa à Polémon et changea de doctrine. Celui des dogmes stoïciens auquel il s’était attaché de préférence, était que le sage ne cède pas à l’opinion. Persée, qui combattait ce dogme, eut recours, pour le mettre en défaut, à deux frères jumeaux dont il envoya l’un lui confier un dépôt et l’autre le reprendre. Ariston était adversaire d’Arcésilas. Ayant vu un jour un taureau monstrueux qui avait une matrice, il s’écria : « Hélas ! voilà pour Arcésilas un argument contre l’évidence ! »

Un philosophe de l’Académie lui soutenait qu’il n’y a rien de certain : « Ne vois-tu donc pas, lui dit-il, cet homme qui est assis près de toi ? — Non, répondit l’autre. — Alors, reprit Ariston,

Qui t’a rendu aveugle, qui t’a privé de la lumière ? »

On lui attribue les ouvrages suivants : Exhortations, deux livres ; Dialogues sur la doctrine de Zénon ; Entretiens, VII ; Dissertations sur la Sagesse, VII ; Dissertations érotiques ; Commentaires sur la vaine gloire ; Commentaires, XV ; Mémoires, III ; Chries, XI ; divers traités contre les orateurs et contre les Répliques d’Alexinus ; contre les Dialecticiens, III ; des Lettres à Cléanthe, IV.