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toutes choses sur la terre. La nature est une force qui se meut elle-même suivant certaines raisons séminales, qui conserve pendant un temps déterminé les êtres qui lui doivent l’existence et les rend semblables à ceux dont ils proviennent. Elle se propose pour but l’utilité et le plaisir, comme on le voit clairement dans la production de l’homme.

Le destin gouverne toutes choses, au dire de Chrysippe, dans le traité du Destin ; de Posidonius, dans le second livre du traité sous le même titre ; de Zénon et de Boëthus, dans le onzième livre du Destin. Le destin est l’enchaînement des causes de tous les êtres, ou la raison qui gouverne le monde. Ils disent aussi que la divination a un fondement réel, puisqu’il y a un plan providentiel ; ils la réduisent même en art par rapport à certains événements[1] : telle est en particulier l’opinion de Zénon ; de Chrysippe, au second livre de la Divination ; d’Athénodore ; enfin de Posidonius, dans le douzième livre de la Physique et dans le cinquième de la Divination. Panétius, au contraire, nie que la divination ait aucune base certaine.

Ils disent que la substance de tous les êtres est la matière première : ainsi Chrysippe, dans le premier livre de la Physique, et Zénon. La matière est ce dont toutes choses proviennent. Ils distinguent deux espèces de substance ou de matière : celle de l’ensemble, celle des objets particuliers. La substance de l’univers ne peut ni augmenter, ni diminuer ; celle des objets particuliers est au contraire susceptible d’augmentation et de diminution. La substance est corporelle, elle est de plus finie, suivant Antipater, au deuxième livre de la Substance, et Apollodore, dans la Physique.

  1. Par exemple les songes.