Page:Diogène Laërce - Vies et doctrines des philosophes de l’Antiquité, trad. Zévort.djvu/402

Cette page a été validée par deux contributeurs.

mouvement. Extérieurement il est embrassé par un vide infini et incorporel. Par incorporel ils entendent ici ce qui n’est pas occupé par le corps, tout en étant susceptible de l’être. Dans le monde il n’y a point de vide ; tout se tient étroitement, comme le prouvent l’accord et l’harmonie qui règnent entre les choses célestes et celles de la terre. La question du vide est traitée par Chrysippe dans le livre du Vide et dans le premier livre de la Science physique ; par Apollophane dans la Physique ; par Apollodore ; enfin, par Posidonius au deuxième livre du Traité de Physique. Ils disent que les diverses parties de ce vide incorporel sont semblables entre elles. Le temps aussi est incorporel, et ils le définissent : l’intervalle du mouvement du monde. Dans le temps le passé et l’avenir sont infinis ; le présent est fini.

Le monde est périssable, car il a été produit. En effet, il tombe sous les sens, et tout ce qui est sensible a été produit. D’ailleurs lorsque les diverses parties d’un tout sont périssables, le tout l’est également ; or, les parties du monde sont périssables, puisqu’elles se transforment mutuellement l’une dans l’autre ; donc le monde est périssable. D’un autre côté, lorsqu’on voit une chose changer pour devenir pire, elle est périssable ; or, c’est ce qui a lieu pour le monde ; car il est consumé par la sécheresse, noyé par les eaux.

Voici comment ils expliquent la formation du monde : le feu se transforme en eau par l’intermédiaire de l’air ; les parties les plus grossières prennent ensuite de la consistance et forment la terre ; les plus légères se changent en air, et en se raréfiant de plus en plus elles produisent le feu ; enfin du mélange de ces divers éléments naissent les plantes, les animaux et les autres êtres. Sur cette question de la production et de