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toutes celles que la raison nous conseille, par exemple honorer ses parents, aimer ses frères, sa patrie, être dévoué à ses amis ; contraires, toutes celles que la raison ne conseille pas, comme négliger ses parents, n’avoir aucun souci de ses frères, être sans bienveillance pour ses amis, sans amour pour sa patrie, etc. ; moralement indifférentes, celles que la raison ne conseille ni ne défend, comme ramasser une paille, tenir une plume, une brosse, etc.

Il y a des devoirs non pénibles et des devoirs pénibles : devoirs non pénibles, soigner sa santé, entretenir ses organes en bon état, etc. ; devoirs pénibles, se priver d’un membre, sacrifier ses biens. Même distinction pour les actions contraires au devoir. Il y a aussi des devoirs d’une obligation constante, et d’autres qui n’obligent pas toujours : ainsi on est toujours obligé à vivre conformément à la vertu, mais on ne l’est pas toujours à interroger, à répondre, à se promener, etc. On peut en dire autant des infractions au devoir. Enfin, indépendamment des devoirs stricts, il en est d’intermédiaires, par exemple l’obéissance que l’enfant doit à son maître.

Ils distinguent dans l’âme huit facultés : les cinq sens, le langage, la faculté de penser ou l’intelligence, la génération. L’erreur, disent-ils, produit un déréglement de l’intelligence d’où résulte une foule de mouvements passionnés qui troublent l’harmonie de l’âme. La passion, suivant Zénon, est un mouvement irrationnel contraire à la nature de l’âme, ou un penchant déréglé. Hécaton, dans le traité des Passions, et Zénon, dans le traité qui porte le même titre, ramènent à quatre classes les passions principales : la tristesse, la crainte, le désir, la volupté. Ils regardent les passions comme des jugements ; — Chrysippe émet for-