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La beauté morale ou l’honnêteté est le bien parfait, c’est-à-dire celui qui a tous les nombres requis par la nature, et qui renferme une parfaite harmonie. Ce bien se subdivise en quatre espèces : la justice, la force d’âme, l’ordre et la science, vertus qui renferment toutes les actions vraiment belles. De même aussi la laideur morale comprend quatre classes analogues : l’injustice, la lâcheté, le désordre et le défaut d’intelligence. Dans un sens, le mot honnête se dit de ce qui rend dignes de louanges ceux qui possèdent quelque vertu, quelque qualité estimable ; il s’entend d’une bonne disposition naturelle pour la fin à laquelle on est destiné ; enfin il exprime une qualité de l’âme, comme quand on dit que le sage seul est bon et honnête.

Les stoïciens prétendent que rien n’est bien que l’honnête ; c’est ce qu’enseignent en particulier Hécaton dans le troisième livre des Biens, et Chrysippe dans le traité de l’Honnête. Ils ajoutent que l’honnêteté est la vertu et ce qui y est conforme. Cela revient à dire que tout ce qui est bien est honnête, ou, ce qui est la même chose, que le bien équivaut à l’honnête ; car du moment où une chose est bonne, elle est honnête ; donc si elle est honnête, elle est bonne.

Ils disent encore que tous les biens sont égaux ; que le bien, quel qu’il soit, doit être recherché avec une égale ardeur, et qu’il n’est susceptible ni d’accroissement ni de diminution.

Ils divisent ainsi tout ce qui existe : des biens, des maux, des choses indifférentes. Les biens sont les vertus : prudence, justice, courage, tempérance, etc. Les maux sont les vices : imprudence, injustice, etc. Au nombre des choses indifférentes ils placent tout ce qui n’est ni utile ni nuisible ; d’une part, la vie, la