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vertueux. Troisièmement les accessoires du bien, le plaisir, la joie et les autres sentiments analogues. De même pour le vice : d’abord le vice proprement dit : imprudence, lâcheté, injustice, etc. ; puis la conformité au vice : actions vicieuses, hommes pervers ; enfin les accessoires du vice : tristesse, chagrin, etc.

Parmi les biens, les uns sont particuliers à l’âme, les autres extérieurs, d’autres ne sont ni propres à l’âme ni extérieurs. Biens de l’âme : la vertu et les actions vertueuses ; biens extérieurs : une patrie honnête, un ami vertueux et le bonheur qui résulte de ces avantages ; biens qui ne sont ni propres à l’âme ni extérieurs : l’amour de soi et le soin de son propre bonheur. Réciproquement les maux de l’âme sont le vice et les actions vicieuses ; les maux extérieurs sont une patrie méprisable, un ami vicieux et le malheur qui en résulte ; les maux qui ne sont ni propres à l’âme ni extérieurs sont la haine de soi-même et un caractère malheureux.

Ils distinguent encore le bien final, le bien efficient le bien efficient et final. Bien efficient : un ami et les avantages qu’il procure ; bien final : la fermeté, la force d’âme, la liberté d’esprit, le contentement, la joie, la tranquillité et tous les actes conformes à la vertu. D’autres biens réunissent le double caractère de cause efficiente et de fin[1] ; en tant qu’ils sont des causes productrices de bonheur, ce sont des biens efficients ; en tant qu’ils font eux-mêmes partie du bonheur et y entrent comme éléments intégrants, ils ont le caractère de fin. De même pour les vices : les uns sont tels à titre de fin ; les autres à titre de cause efficiente ; quelques-uns

  1. « La vertu, dit Stobée, est en même temps bien final et bien efficient ; car elle procure le bonheur et elle en est partie intégrante. »