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mit à un autre et celui-ci à un troisième ; enfin Solon le reçut et l’envoya à Delphes, en disant que le premier des sages c’était le dieu. Callimaque, dans les lambes, donne une version différente empruntée à Léandre de Milet. Il dit qu’un certain Bathyclès d’Arcadie laissa en mourant un vase qu’il léguait au plus sage. Thalès le reçut et en fit don à un autre ; puis le vase lui étant revenu, après avoir passé de main en main, il l’envoya au temple d’Apollon Didyméen[1], avec cette inscription, suivant Callimaque :

Deux fois Thalès me reçut pour prix ; il me consacre au dieu qui règne sur le peuple de Nélée.

Voici l’inscription en prose : « Thalès de Milet, fils d’Examius, consacre à Apollon Didyméen le prix que deux fois il reçut des Grecs. » Celui qui avait porté le vase de l’un à l’autre était le fils de Bathyclès, appelé Thyrion, au dire d’Éleusis, dans l’Achille, et d’Alexandre de Mynde, dans le neuvième livre des Traditions. Eudoxe de Cnide et Évanthe de Milet racontent, de leur côté, que Crésus avait confié à un de ses amis une coupe d’or pour la donner au plus sage des Grecs. Il l’offrit à Thalès ; puis la coupe, passant de main en main, arriva à Chilon qui fit demander à Delphes quel homme était plus sage que lui. L’oracle désigna Myson, dont nous parlerons plus tard. — C’est ce même Myson qu’Eudoxe substitue à Cléobule, et Platon à Périandre, dans la liste des sages. — Voici la réponse du dieu :

Je déclare que Myson, de Chénée sur l’Œta,
L’emporte sur toi par la sublimité du génie.

C’était Anacharsis qui consultait l’oracle. Dédacus

  1. À Milet.