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et qui sont empruntés aux raisonnements concluants proprement dits, aux raisonnements syllogistiques et aux tropes.

La première espèce consiste simplement en un jugement conjonctif, dont le premier terme se répète pour former une sorte de proposition conjonctive et amener comme conclusion le dernier terme du jugement primitif : Si le premier est vrai, le second l’est aussi ; or le premier est vrai, donc le second. Dans la seconde espèce, étant posée une proposition conjonctive et le contraire du dernier terme, on en conclut le contraire du premier : S’il fait jour, il fait clair ; mais il ne fait pas clair, donc il ne fait pas jour. Dans ce raisonnement, en effet, l’assomption est le contraire du dernier terme et la conclusion le contraire du premier. Dans la troisième espèce, étant donnée une proposition négative complexe, on part de l’une des idées exprimées dans la proposition pour nier le reste : Platon n’est pas mort et Platon vit ; mais Platon est mort, donc Platon ne vit point. Dans les raisonnements anapodictiques de la quatrième espèce, étant donnée une proposition disjonctive et l’un des termes de cette proposition, on en conclut le contraire de l’autre terme : Le premier ou le second sont vrais ; mais le premier l’est, donc le second ne l’est pas. Dans la cinquième espèce, on pose une proposition disjonctive et l’opposé de l’un des termes, et on en conclut l’autre terme : Il fait jour ou il fait nuit ; or il ne fait pas nuit, donc il fait jour.

Les stoïciens disent que du vrai suit le vrai ; ainsi de ce qu’il est jour il suit qu’il fait clair. Du faux suit le faux : s’il est faux qu’il soit nuit, il est faux que l’obscurité règne. Du faux on peut inférer le vrai ; par exemple de cette proposition : La terre vole, on infère