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parfaites, des attributs, du régime direct et indirect. Ils définissent l’énonciation : la manifestation de la représentation idéale. Elle est ou complète ou incomplète ; incomplète, lorsqu’elle ne donne pas un sens parfait, comme quand on dit : écrit ; — dans ce cas, reste à connaître le sujet ; — complète, lorsqu’elle donne un sens parfait : Socrate écrit. Au nombre des énonciations imparfaites ils placent les attributs, et parmi les énonciations parfaites ils rangent les propositions, les syllogismes, les interrogations et les questions. L’attribut est ce qu’on affirme de quelque chose, ou bien, suivant la définition d’Appollodore, quelque chose que l’on adjoint à un ou plusieurs objets, ou encore une énonciation imparfaite, construite avec un sujet au nominatif pour former une proposition.

Ils distinguent des attributs complexes, comme naviguer à travers les rochers ; des attributs actifs, passifs, neutres : actifs, ceux qui sont composés d’un verbe actif, comme entend, voit, parle, et d’un régime à l’un des cas obliques ; passifs, ceux qui sont construits avec le mode passif : Je suis entendu, je suis vu ; neutres, ceux qui n’appartiennent ni à l’une ni à l’autre de ces deux classes, comme penser, se promener. Les attributs réciproques sont ceux qui affectent la forme du passif sans en emporter l’idée ; ils impliquent, au contraire, une action, comme dans il s’est rasé ; celui qui est rasé est lui-même l’agent. Les cas obliques sont le génitif, le datif et l’accusatif.

Le jugement peut se définir : ce qui est vrai ou faux. Chrysippe dans les Définitions dialectiques le définit : une énonciation complète, fournissant à elle seule un sens parfait, affirmatif ou négatif : ainsi : Il fait jour ; Dion se promène. Le nom de jugement vient de ce qu’on juge que la chose est vraie ou fausse ; car